Le 26 juin, je suis parti en début d’après-midi pour l’Italie, en passant par le Valais. Beaucoup de trafic sur les autoroutes suisses, puis j’ai mis ma voiture sur le train pour passer le tunnel du Sim­plon. Du côté italien, c’était beaucoup plus calme, et j’ai tout de suite ressenti un bien-être. À la sortie d’un village, on arrive soudain au bord du lac Majeur : c’est magnifique. Puis j’ai traversé Verbania et trouvé facilement la route d’Albagnano. Je suis arrivé à 19 heures chez Ariella qui m’avait préparé des pâtes avec une délicieuse sauce tomate maison qui avait mijoté pendant plus de deux heures.

Je suis finalement resté plus d’une semaine à Albagnano. Nous sommes allés un jour à Locarno voir Lorenz et Armelle ; ils ont loué un petit appartement dans le centre. Nous avons fait une longue promenade dans la ville, avons vu l’endroit où nos grands-parents habitaient pendant le guerre, puis avons dîné dans un restaurant sur le quai. Ariella s’entend bien avec Lorenz et Armelle et nous avons passé une belle journée. Le lendemain, nous étions invités à déjeuner dans la maison de Lama Gangchen, avec qui j’ai toujours un contact très chaleureux. Puis nous avons tous les jours participé à des pujas, dont quatre pujas du feu, qui avaient lieu sur le toit de la gompa, afin de créer des conditions auspicieuses pour la construction des deux étages supplémentaires qui va commencer cet automne. Nous avons souvent mangé au centre, le midi et le soir après les pujas. La journée, nous sommes plusieurs fois descendus en ville pour visiter des appartements, à Intra et à Pallanza, dans l’idée que je déménage un jour pour m’installer en Italie. Celui qui m’a plu le plus fut le premier, dans la vieille ville d’Intra, avec une vue sur les toits et la coupole de la cathédrale. Ariella trouve que Pallanza ou Suna seraient mieux pour moi, car c’est un peu plus chic qu’Intra, qu’elle trouve trop populaire. Mais moi je préfère Intra, avec son animation, ses commerces et ses rues piétonnes, où je pourrais vivre sans voiture, à l’ambiance de villégiature de Pallanza. Nous n’avons rien visité dans les villages qui dominent le lac, qui seraient une autre solution. Enfin j’ai déjà une idée des possibilités et des prix. Mais, avant de me décider, je devrais aller y passer un mois en louant un appartement.

Le 4 juillet, nous sommes partis pour la région vinicole des Langhe et nous nous sommes arrêtés le premier soir à Asti. C’est une belle ville que nous avons visitée le lendemain matin. L’après-midi, nous avons visité un village perché sur une colline, Neive, qui m’a fait penser à certains villages de Provence, mais qui était trop touristique à notre goût. Nous avons préféré retourner en ville et avons passé la nuit à Alba. Le lendemain, nous avons encore visité Bra avant de prendre la route pour la France en passant par Cuneo et le col de Larche, appelé en Italie « colle della Maddalena ». C’est une très belle route qui nous a conduit le soir à Barcelonnette, une petite ville très animée où nous avons passé la nuit dans une chambre mexicaine, puisque dans le passé de nombreux habitants de Barcelonnette sont partis au Mexique où ils ont fait fortune avant de revenir au pays.

Le lendemain était le jour de mon anniversaire. Nous avons conduit le matin jusqu’à La Ciotat où habite Lucilla, la sœur d’Ariella. Le soir, Lucilla nous a laissé son appartement et nous avons mangé une soupe de poissons dans un restaurant du bord de mer après une promenade sur les quais. Dimanche après-midi, je suis rentré à Cabrières, laissant Ariella chez sa sœur en attendant que je fasse déboucher les canalisations. Ce fut fait lundi, mais comme Ariella était contente de passer quelques jours avec Lucilla, elle n’est venue me rejoindre que jeudi. Malheureusement, le samedi les canalisations étaient de nouveau bouchées, et le déboucheur n’a pu revenir que mardi. Entre temps nous avons fait face, expérimentant des techniques ancestrales du temps où il n’y avait ni toilettes ni salles de bains dans les maisons. Le samedi soir, nous étions invités à Céreste chez Vin­cent et Viviane, à l’occasion du vernissage de Vincent dans la chapelle Saint-Ferréol près de Viens. La soirée s’est poursuivie par un sympathique repas en plein air, avec tous leurs amis.

Le dimanche, nous étions invités chez Lorenz et Armelle à Reillanne. Après un tour au marché, un autre délicieux repas dans leur nouvelle maison avec un groupe de leurs amis arrivés à l’impro­viste. Puis Ariella est encore restée deux jours à Cabrières et a pris mercredi matin le car à Manos­que pour aller chez ses parents à Grenoble. Le dernier soir, nous sommes allés nous promener au bord de l’étang de la Bonde puis avons passé une très bonne soirée en dînant au Café du Lac. Nous avons donc passé presque trois semaines ensemble, ce qui ne s’était plus produit depuis de nom­breuses années, probablement depuis mon déménagement à Cabrières d’Aigues. Depuis cette épo­que, je n’étais plus retourné la voir en Italie et elle venait en général passer quelques jours en septembre à Cabrières avant d’aller rendre visite à ses parents. Ce fut une bonne expérience et cela s’est plutôt bien passé, même si nous avons chacun nos petites habitudes de vieux célibataires qui sont souvent incompatibles et créent quelques tensions entre nous. Donc, si jamais je décidais d’aller vivre en Italie, l’idée ne serait pas de vivre ensemble, mais d’avoir chacun son appartement.

22 juillet 2018, Cabrières d’Aigues