De retour de Yangon depuis deux jours. Le voyage s’est bien passé, mieux que je pouvais le craindre, mais ce n’est pas pour autant que cela me donne l’envie de recommencer à voyager, ce que voudrait m’inciter à faire Ariella, avec qui j’ai parlé hier sur Skype et qui voudrait que nous allions ensemble en Birmanie. Il y a quelques semaines, c’était Angkor Vat et une cure ayurvédique en Inde. Elle a toujours beaucoup de désirs et cherche quelqu’un qui puisse les financer. Dans un sens, je la comprends, mais cela ne me tente plus.

C’est bien que j’aie fait ce voyage, par contre, car cela m’a permis de passer du temps avec Isabel et Momo et de discuter en détail de nos vies et problèmes personnels. Cela s’est très bien passé. Yangon a bien changé depuis que j’y étais allé il y a trente ans. Il y a surtout beaucoup de trafic, il faut une heure en taxi pour venir de l’aéroport. Curieusement, les motos sont interdites à Yangon. Je suis arrivé samedi en début d’après-midi. Mon hôtel, le Grand United, était très bien, pas trop froid dans ma chambre, dont je pouvais ouvrir la fenêtre. J’avais aussi une belle vue sur la pagode Shwedagon, qui est la principale curiosité de Yangon. Comme je n’étais pas très loin de l’hôtel d’Isabel et Momo, j’ai décidé d’y aller à pied, mais je ne l’ai pas trouvé, et après un grand tour je me suis retrouvé devant mon hôtel. J’ai alors pris un taxi, mais ce ne fut pas mieux, il a tourné pendant un quart d’heure sans succès. Personne, dans le quartier ne connaît ce luxueux hôtel. Finalement, nous sommes retournés à mon hôtel où le chauffeur a pu recevoir des indications pré­cises et j’ai finalement retrouvé Isabel et Momo qui étaient enchantés de leur voyage.

Nous sommes alors partis pour visiter la pagode, avec la guide francophone qui les a accompa­gné pendant tout leur séjour. C’était le jour du Bouddha, la pleine lune, et il y avait beaucoup de monde. On sent la grande dévotion des Birmans pour cette pagode, qui contient des cheveux du Bouddha. Toute la partie supérieure est recouverte non de feuilles mais de plaques d’or et le parasol situé sous le sommet contient des dizaines de milliers de bijoux donnés par les fidèles. La girouette et la boule du sommet sont en or massif incrusté de milliers de pierres précieuses. Nous avons fait tranquillement le tour de la pagode, sans voir les statues et autres objets importants, qui n’inté­ressaient probablement pas Isabel et Momo, et la guide ne nous a pas non plus donné beaucoup d’informations. Isabel et Momo ne voyagent pas du tout de la même manière que moi, et se contentent de regarder le site, qui est splendide bien sûr, et de prendre de nombreuses photos avec leurs téléphones. À la tombée du jour, des milliers de lampes à huile ont été allumées autour de la pagode. Cela me faisait penser à l’ambiance qu’il y a autour du stupa de Bodha au Népal.

Le lendemain matin, nous avons fait une promenade dans le centre de la ville, l’ancien quartier colonial de l’époque anglaise. Certains de ces beaux immeubles ont été restaurés, mais d’autres sont toujours dans l’état de décrépitude qui m’avait frappé il y a trente ans. Nous avons déjeuné dans un restaurant touristique avec une belle vue situé au sommet d’un immeuble, et l’après-midi nous avons visité un grand bouddha couché que j’avais déjà vu il y trente an. Il était 13 heures et le pro­gramme de la journée était terminé. 

Nous avons aussi passé du temps dans des magasins de souvenirs où Isabel et Momo ont fait encore quelques achats. Il faut dire qu’il n’y pas beaucoup de choses intéressantes à voir à Yangon, et le trafic empêche de trop s’éloigner du centre. Pour leur dernier jour à Yangon, Isabel et Momo avaient prévu de rester à l’hôtel et de ne sortir que pour acheter une valise pour ramener leurs nom­breux achats. Quant à moi, je suis reparti le lendemain matin pour Chiang Mai. Nous avons passé les deux soirées dans leur hôtel, le Governor’s Residence, où un abondant buffet présentait des spé­cialités birmanes. Ce furent deux très agréables soirées, dans un cadre paisible et harmonieux, et l’occasion de chaleureux échanges entre nous.